Depuis que je suis petite, je suis ce qu’on appelle quelqu’un de “difficile”… Au niveau culinaire j’entends… Pour les autres domaines de ma vie, c’est sans doute vrai aussi, mais culinairement, disons que c’était plus flagrant…
Pas de pulpe dans les jus d’orange, pas de morceaux dans les yaourts, pas de morceaux dans les potages, uniquement des moulinés (très fins), pas de mayonnaise sur les œufs mayonnaise, et bien sûr, quel que soit le plat, la sauce à part… Dans les restaurants, je faisais un peu le genre de commande à rallonge qui rappelle Meg Ryan dans Quand Harry rencontre Sally. Plutôt chou en fait…
Si ce n’est qu’à force d’être difficile, on se cantonne vite au steak frites, aux coquillettes jambon, à la pizza marguerita de base et tout ce genre de joyeusetés qui outre le fait d’être diététiquement douteuses, sont aussi des bombes à encrasser les intestins….
Je passerai une mésaventure hospitalière, où l’on m’a fait comprendre que je devrais drastiquement changer de régime alimentaire si je voulais conserver l’intégrité de mon sigmoïde, mais le fait est que depuis quelques années, je mange davantage de fruits et de légumes. Être maman m’a aussi poussée à donner l’exemple d’une alimentation plus saine, évidemment…
Cependant, malgré ma bonne volonté, je retombe assez souvent dans mes travers… Du coup je cuisine régulièrement les légumes que je maîtrise le mieux, c’est à dire assez peu, et le menu hebdomadaire peut vite s’avérer monotone… Je suppose qu’il en est de même dans de nombreux foyers… Mais somme toute, nous nous en accommodons assez bien…. Trop bien je pense.
Dans le cadre de mes remises à niveau de la quarantaine, j’ai donc décidé de sortir de ma zone de confort culinaire…
Ma première mission a été de cuisiner des choux de Bruxelles, légumes abhorrés depuis mes années de cantine… Je suis assez fière de vous annoncer que non seulement je les ai cuisinés, mais qu’en plus nous nous sommes tous resservis et régalés!!!
Deuxième mission, sortir des sentiers battus et tenter (pour quelques plats au moins) le végétarisme, voire le véganisme. Absolument pas dans l’idée de devenir une forcenée veggie, mais dans le but de diversifier mes menus, tout en diminuant mon impact sur l’environnement et le bien-être animal….
Aujourd’hui donc, une première tentative, une “moussaka végétarienne” avec des protéines de soja…
Je les ai achetées hier en magasin bio. Je ne savais absolument pas à quoi ça ressemblait, et une fois que je les ai eues trouvées, je me suis trouvée bien bête. Parce que je n’avais aucune idée de la façon dont cela se préparait…
Quelques blogs et sites plus tard, je trouve une solution “satisfaisante” (si tant est que la perspective de cuisiner cette chose étrange et informe puisse être satisfaisante)…
25g de protéines de soja par personne, 300 ml d’eau bouillante. On réhydrate les protéines 20mn, puis on les égoutte. Et comme on est curieux, on goûte… Honnêtement c’est tellement insipide que c’est indescriptible… la consistance pourrait être celle de la volaille hachée, un peu plus caoutchouteux peut-être…. Mais alors aucun goût… Fade serait un doux euphémisme…
Alors on y ajoute une cuiller à soupe de sauce soja (salée mais pas trop) et une cuiller à café de paprika, soi-disant pour donner un goût de viande. Et ô surprise, en effet, ça commence à donner quelque chose… Mais pas un goût de viande non plus, hein, ne nous emballons pas!
Et c’est parti pour ma recette habituelle de moussaka de feignante, au robot-cuiseur… Un oignon qui dore dans l’huile d’olive, une gousse d’ail avec, puis les protéines de soja “améliorées”, et pour mon plaisir personnel quelques centilitres de martini rouge. On assaisonne avec plein d’herbes, notamment de l’origan et du basilic, du poivre (le sel est facultatif vu qu’on a la sauce soja), et on verse une brick de coulis de tomates (bio si on veut, tant qu’à faire)… on ajuste l’assaisonnement, et on ajoute deux aubergines en tout petits dés…. On mélange le tout, on rectifie l’assaisonnement (encore) et on laisse cuire dix minutes sous pression.
Après c’est la partie pas végane (mais végétarienne quand même) du tout. Une fois sortie du robot-cuiseur, on verse la “moussaka” dans un plat, on ajoute 3 cuillers de crème fraîche pour napper le tout et on saupoudre de parmesan avant de faire gratiner… (un jour j’essaierai avec des alternatives véganes, mais allons-y mollo quand même, je débute!)
Résultat des courses ? Un régal!!!! Mon fils reste persuadé que je lui ai menti et qu’il y avait bien de la viande dans mon plat!!! Et honnêtement, la satisfaction d’avoir évité la viande sur un repas rend la différence de goût insignifiante.
Je viens donc de sortir de ma zone de confort, et ce faisant de découvrir un nouveau goût et d’élargir mon horizon…. Je suis assez fière de moi, je dois bien le reconnaître!
Pour demain, je teste la semoule au lait d’amande et la vanille… A priori, je suis moins emballée, ayant gouté pendant la préparation, mais j’espère une bonne surprise ! Je vous raconterai sûrement !
A votre tour maintenant! Êtes vous déjà sortis de votre zone de confort culinaire ? À quelle occasion ? J’ai hâte de découvrir vos commentaires, anecdotes et (més)aventures gustatives …
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